6 avril 2016

Thaïlande - CR - CM et autres chemins...



Bonjour/Au revoir = Sa wad dee ka/krub
Merci = Kob khun ka/krub
Excusez-moi = Kor tod ka/krub
Combien ? = Tao Rai ?
S'il vous plaît = Chuay

Les thaïs ne sont pas encore de très bons locuteurs en anglais, c'est donc utile de connaître quelques mots. Encore qu'en ville généralement les jeunes se débrouillent pas mal mais en campagne en revanche... passez par les mimes, c'est plus rapide haha :)

Le retour dans le nord de la Thaïlande depuis le Laos ne se fera pas dans les meilleures
conditions possibles, mais ça fait partie de l'aventure !


En route vers Chiang Rai


18. C'est l'heure à laquelle nous sommes partis. 15. C'est le nombre que l'on était dans ce mini van. La pire place : celle du milieu, où il n'y a rien pour reposer sa tête mais qui possède un demi-siège devant pour bloquer les genoux, tout au fond du van situé entre un japonnais et une coréenne, où on ressent un maximum les bosses de la route et l'effet des amortisseurs quasi inexistant : c'était la mienne. Peut-être dois-je m'estimer heureux que mes voisins n'était pas deux russes aux imposantes carrures prenant leur aise. Arrivé à ce point, je m'autorise à jouer avec les clichés pour me faire paraître un peu chanceux et surtout trouver le temps moins long.

Le japonnais quant à lui était un peu plus grand que moi, avait un équipement dernier cri, trois sacs pour l'encombrer un maximum et un siège entier pour lui bloquer les genoux. Il poussait de temps à autre des petits cris de douleurs et sûrement quelques mots de sa langue natale à chaque bosse et creux de la route qui avait pour effet de lui comprimer les genoux. Et il y en a eu un paquet. La route était accidentée tous les kilomètres et les virages n'en finissaient pas. On se retrouvait comme des marionnettes à se voir glisser d'un ou de l'autre côté du van contre les uns et les autres. 12h comme ça. Serrés, dans la sueur ou dans le froid. La climatisation, belle invention, mais son réglage reste toujours approximatif.

Voyant que la coréenne n'était pas réellement dans une meilleure situation je lui prête mon repose tête gonflable pour le trajet, il me reste un peu de galanterie tout de même.

Le seul repose tête que j'ai c'est donc un espace de 10cm devant moi, sur le siège du voisin, sur le front. Je ne sais pas si vous avez déjà essayer de dormir uniquement sur le front ? Avec des bosses qui vous secouent tous les kilomètres ? Baaah... c'est pas possible. J'ai pas dormi une minute.

Après ces fameuses et confortables 19h de mini-van puis de bus, j'arrive à Chiang Rai sous une chaleur éprouvante. Une mignonne "petite" ville, tout de même 200.000 habitants, qui regorgent de temples et d'échoppes en tout genre que j'ai le plaisir de retrouver en Thaïlande.

A Chiang Rai on trouve deux attractions touristiques majeures : le White Temple et les Black House. Chacune respectivement à 15km au Sud et au Nord de la ville. On aurait voulu contraster encore plus la chose je ne sais pas comment on s'y serait prit ! C'est du même ordre que Barack à la Maison Blanche (l'Évangile selon Thibault).


Hop la ! Une voiture dans un mur !


Le temple blanc (19°49′26.83″N 99°45′45.96″E), est plus petit qu'il n'y paraît sur les photos mais demeure pas moins resplendissant. Il est en effet recouvert de milliers, sinon de millions, de petits miroirs. Les mains qui surgissent de nul part (ou des enfers?) à l'entrée donne un côté intrigant mais en même temps l'oeuvre est réussie. Les croyants déposent des pièces dans les mains ou les pots de ces condamnés.
On avance sur un petit pont pour accéder ensuite au cœur du temple où repose une représentation de Bouddha plutôt sobre. Finalement, c'est de loin l'architecture extérieure et sa couleur qui rendent ce monument religieux si connu.


C'est bien fait non ?

Les maisons noires (19°59′31.42″N 99°51′38.51″E) ressembles à des maisons d'anciens chasseurs. On trouve des peaux de crocodiles, des crânes de gros mammifères, des armes... Mais passé cette première vue, les maisons sont construites dans un style très particulier, parfois très hautes et très grandes, toujours très belles. Elles sont bâties presque uniquement en bois, même le toit, et habritent parfois une représentation de Bouddha. Environ 30 maisons de ce genre demeurent ici, elles semblent traverser les âges. Unique.


Je prends le bus direction Chiang Mai mais je m'arrête entre temps à Mae Suai ainsi qu'à Wiang Pa Pao. Deux p'tite villes où je prends le temps de me reposer. Enfin, Mae Suai n'était pas un bon plan, mais Wiang Pa Pao si !

Le bus c'est tout ce qu'on peut faire de plus pittoresque en Thaïlande réunit en un seul et même truc qui roule.
Le moteur qui vrombi tel un char, les portes qui restent ouvertes car la flemme de les fermer, de toute façon ça fait de l'air, le ventilo qui tourne quand ça lui chante, les vitres qui sont mi-ouvertes mi-bloquées par le temps, la rouille omniprésente qui donne un côté séculaire et enfin, l'espace que l'on a pour étendre ses jambes réduit à une place dans la voiture de Oui-Oui. Mais le tout combiné, ça donne presque une dose d'adrénaline.


J'adore :)



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Chiang Mai à l'horizon !


À Wiang Pa Pao, je dors en camping dans une grande propriété et auprès d'un immense jardin. Très agréable.


Ma sœur aurait été dingue haha ;)

Je profite qu'ils aient des VTT pour faire un tour même si je m'aperçois vite que ce n'est pas la meilleure idée dans cette vallée par 35°C. D'autant plus que je roule dans un mélange terre-sable et que les pneus sont sous gonflés, j'ai l'impression de dépenser l'équivalent énergétique pour 10km alors que j'en fait 1. Bon, l'avantage c'est que ça rattrape en 1 jour l'équivalent du sport que je n'ai pas fait depuis 1 mois.

Je retrouve un ami d'enfance à Chiang Mai qui me rejoint pour 14 petits jours. L'aventure en solo stoppe et prend une autre tournure. C'est différent mais c'est plaisant de retrouver quelqu'un que l'on connait à l'autre bout du monde.

Le dimanche soir à Chiang Mai s'installe un marché de nuit dans le cœur de la ville (Sunday Night Market). Des échoppes en tout genre comme toujours et en quantité. Des vêtements, des bijoux, des étales de boissons exotiques mais aussi évidemment de plats locaux. Un autre marché de nuit, le Night Bazaar, est présent tous les soirs quant à lui, légèrement excentré mais tout aussi vivant que son cousin.


Ici on achète de quoi manger parmi les restos tout autour et on se met à table ! Cantine géante !

On appréciera particulièrement l'exposition des toiles de peinture et des dessins au crayon papier comme s'il s'agissait de photos en noir et blanc. Ces artistes ont un réel talent, et pour seulement 30€ vous acquérez une toile qui en vaut 300 (photos non autorisées, sorry!).


Le jour levé, on prend le temps de visiter le "Grand Canyon" thaïlandais au sud de la ville : des sortes de piscines naturelles qui contiennent assez d'eau pour s'y baigner (par 38°C ce jour, on n'hésite pas).


On part également visiter un village Hmong (ethnie minoritaire) perdu en haut en d'une montagne et y admirer le point de vue sur la forêt qui recouvre tout jusqu'à l'horizon.


Enfin, adepte de sport de combat, Alex ira s'entraîner deux heures avec un master de boxe thaï. C'est le sport de la nation. Le base-ball des américains ou le football du Brésil. Voyez plutôt :


Point info : croyez-le ou non, le badminton est en passe de devenir le 1er sport du pays, notamment grâce à la plus jeune championne du monde (17ans) !

Bon, les choses serieuses vont commencer. On loue une machine du tonnerre : un scooter, et on part pour le road-trip. On ne le regrettera pas. Une boucle qui relie Chiang Mai, Pai, Mae Hong Son, Khun Yuam et Mae Sariang pour ne citer que les plus grosses étapes. La route connue pour ses 1864 virages peut commencer ! Et que les dieux du bitume soient avec nous !


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Nord-Ouest thaï Road-trip


On enfourche notre 2 roues qui ne nous lâchera pas pendant 5 jours complets. On décolle. On s'enfuit. On cavale.


Après 140km depuis Chiang Mai nous arrivons à Pai. Petite ville ou gros village, comme vous le sentez, c'est dur de faire une différence. En effet, le tourisme de masse ici est indéniable, le seul et unique avantage c'est que le marché de nuit est de ce fait grand et très vivant. Nous passons une bonne fin de journée à visiter les alentours, les petites routes de campagnes et les temples principaux. Une bière dans un bar avec un musicien et sa gratte est idéal pour finir la soirée en douceur au marché de nuit.


Avec entres autres cette crêpe succulente.

Nous continuons la route vers Mae Hong Son le lendemain matin. On enchaîne les virages comme la veille à travers les montagnes. La route est belle, ça aide. J'entends : elle n'est pas en travaux ou très peu, et ne comporte pas de trous de 10cm comme on peut en trouver ailleurs.


Nous prenons nos repères arrivé à bon port puis nous continuons sur la visite de quelques temples et du petit marché de nuit de la Mae Hong Son. Il est ridicule comparé à celui de Pai, mais un plus gros s'installe tout autour du lac une fois la semaine si mes souvenirs sont bons. Faute à pas de chance.

Ce petit village garde justement tout son charme notamment grâce au lac au cœur de la ville ainsi qu'avec les temples qui le bordent, ça donne un côté zen et relaxant. On parcourt également un pont tressé en bambou situé un peu plus au nord pour rejoindre un temple, c'est très original. Il sert principalement d'école pour les bonzes mais demeure un lieu propice à la médiation dans un même temps.


Un étudiant nous explique que ce temple sert de lieu où écrire ses vœux sur de petites pièces de bois. Au gré du vent elles s'entrechoquent et la musique n'est pas désagréable.


Nous poursuivons la boucle dès le matin suivant et on ne se lasse ni des paysages ni de la route qui continue ses serpentins à travers les collines. Khon Yuam est une petite bourgade où on trouve, un peu surpris convenons-en, un festival gratuit de musique thaï.



Sympa pour terminer la soirée et découvrir la musique dans ce genre d'hommage. Ils commémorent en effet l'alliance (aujourd'hui) avec les japonnais après le retrait de leurs troupes à la fin de la seconde guerre mondiale. Un mélange de ska, de rock et d'acoustique agréable. On oubliera pas les différentes cochonneries mangées tout au long du spectacle dont des pancakes choco-bananes et ce fameux smoothie à la fraise salé qui laissera un très bon souvenir à Alex ;)

La route nous conduit ensuite vers Mae Sariang, nous sommes alors à une vingtaine de kilomètres du Myanmar. De nombreuses guest house sont présentes mais les attractions touristiques restent quasi nulles. Un marché le matin rend la ville plus vivante et le soir un verre dans un bar à côté de la rivière et en plaisante compagnie ne gâche rien :)
Dans les campagnes ou les villes reculées, quand les thaï voient des étrangers c'est toujours un peu surprenant et amusant à la fois. On nous prend en photo plus d'une fois (le fameux selfie en vogue, même ici, oui oui) et on nous regarde comme venu d'un autre monde en nous envoyant des "hello" amicaux.
Même si nous ne parlons pas la même langue un sourire complice suffit souvent à se faire comprendre.

Point Info : Savez vous qu'il existe un langage du sourire ? Les thaïs utilisent près de 18 sourires différents, à tel point qu’il existe un manuel officiel du sourire édité par l’Institut Royal Thaïlandais. On comptera par exemple le sourire généreux, d’acquiescement, d’incompréhension, honteux, de remerciement, ou encore de provocation… Un langage complexe qui s’exprime aussi avec les yeux et parfois avec la main. Je vous laisse vous entraîner. ;)


Hot. C'est le nom de la ville vers laquelle on se dirige ensuite. Mais pour être honnête, l'ambiance qui y règne n'est pas digne de ce nom. Tout se résume en une double voie de circulation, c'est dire. On décide de camper 10km avant, à côté d'une rivière, et ni l'un ni l'autre n'avons eu l'amertume d'un quelconque regret. Je ne me suis jamais baigné dans une rivière aussi chaude (ici peut-être le nom de la ville signifie enfin quelque chose!). L'eau était sans doute aux alentours de 28°C, elle chauffe durant tout son parcours entre les grosses pierres qui la jonchent.


Imaginez-nous, après avoir fondu et s'être évaporé toute la journée sous 38°C sur notre 2 roues, découvrir cet endroit ?! On plante notre tente et on profite d'un vrai petit paradis. On aperçoit même des fourmis du genre Pheidole (je pense) se déplacer par dizaines de milliers, des lucioles, un scolopendre et un petit scorpion. Belle faune sauvage !
(Je ne parlerai pas de l'assurance sans égale d'Alex face à cette belle nature).


On rentre ensuite à Chiang Mai, la boucle est bouclée après avoir effectué près de 1000km avec notre fidèle scooter.... mais le périple n'est pas fini pour autant !



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Sukhothai - Ayutthaya
La remontée du temps et la descente vers le Sud


Direction à présent Sukhothai, 6 heures de bus après Chiang Mai. Ici c'est l'historique parc classé au patrimoine mondial de l'UNESCO qui est à ne pas rater (17°01′13.48″N 99°42′13.05″E). Des ruines de temples et de bâtiments jadis magnifiques. Nous remontons tout de même de 8 siècles avant notre ère. Histoire rapide : Sukhothai fut la première capitale du royaume de Siam et pendant 120 ans. La ville rayonnait sur toute la région et on parle à cette époque d'un véritable âge d'or pour le pays. Enfin, c'est aussi à cette époque que le bouddhisme connu sa plus grande expansion.
Aujourd'hui 5 zones sont à visiter, cela pourrait prendre tout à fait 2 jours. En une demi-journée nous avons eu le temps de visiter la principale, celle au cœur du parc.


370 km de train plus tard, continuons notre paragraphe d'histoire avec la ville d'Ayutthaya, ancienne capitale du royaume également : à partir du 14ème siècle et pendant plus de 400 ans. Il y a eu un véritable exode à un moment tournant de l'histoire à partir de cette ancienne capitale. Comptant jadis 800.000 habitants il n'en reste aujourd'hui qu'à peine plus de 60.000 !



Les 33 rois qui se sont succédés étaient tous de grands bâtisseurs, si bien qu'à son apogée la ville ne comptait pas moins de 500 temples et 12 km de remparts. Aujourd'hui les ruines se visitent et demeurent grandioses. Rappelons que le site est lui aussi classé à l'UNESCO.

Anecdote historique :
En 1880, la reine Sunandha Kumariratana se noya dans le fleuve Chao Phraya sans qu’aucun de ses serviteurs ne lui viennent en aide. Logique sans failles : quiconque touchait une reine était condamné à mort. Un système de caste est encore vivant aujourd'hui même s'il se fait moins beaucoup moins paraître.

Nous rentrons à présent sur Bangkok pour une dernière soirée dans le quartier de Kao San Road.

Une de seules qualités pour moi du quartier c'est qu'il y a des groupes un peu partout dans les bars. À noter que jusqu'à 23h les occidentaux les remplissent, mais après cette heure les thaï prennent le relais et ça ne baisse pas en décibels !

Il est venu le temps de dire au revoir au pays du sourire pour Alex, il sèchera ses larmes dans l'avion. ;)
Un pays qui vous accueille aussi agréablement ça ne s'oublie pas et ça manque rapidement.

Quant à moi, je prends un train le lendemain direction la Malaisie ! Un autre pays, une autre gastronomie, un autre climat, c'est reparti, je ne m'en lasse pas :)



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Espace défi Julie !

Couleur : Le jaune, celui du drapeau (Siam) et la couleur du roi (et aussi celle d'un bon ananas haha)
Animal : L'éléphant, le mammifère roi du royaume.
Odeur : Celle d'un bon riz frit et plus généralement celle omniprésente dans une rue de street food.
Goût : Ce qui ressort le plus pour moi ce sont les fruits exotiques et leurs arômes
uniques et transcendants que j'ai mangé.
Lieux : La boucle Chiang Mai - Pai - Mae Hong Son - Mae Sariang et ses 1864 virages (faite avec Alex!)
Musique : À l'heure où j'écris ces mots c'est How Deep This River Runs de Joe Bonamassa
qui berce mes oreilles et qui m'inspire :)


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Merci de m'avoir lu comme toujours !
N'hésitez pas à commenter et à me rejoindre sur ma page Le Normand Itinérant !

Vous remarquerez avec perspicacité que j'ai toujours le même discours,
vous voyez que je pourrai faire politicien !
Quoique, moi je tiens mes défis, bref ! :p

Have a nice day !



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